vendredi 31 décembre 2010

Comptes de fin d'année


A Lourdes, pendant les apparitions dont elle a bénéficié, tous les faits et gestes de Bernadette ont été comptés. Ces chiffres sont conservés dans les archives. Depuis, dans les sanctuaires Notre-Dame de Lourdes, les statistiques sont toujours de mise. Voici, après trois mois, des chiffres concernant ce blog, rendu possible grâce à Amaury et à Edouard.

Depuis le 31 octobre 2010, 2850 pages ont été vues. La répartition par pays est la suivante : France = 2165. Etats-Unis d’Amérique = 407. Espagne = 131. Italie : 28. Royaume Uni = 15. Russie = 10. Suisse = 10. Corée du Sud = 8. Croatie = 8. Canada = 7. Singapour = 6.

jeudi 30 décembre 2010

Avec les enfants

L’amour de Bernadette pour l’Enfant Jésus l’a ouverte à aimer  les enfants. D’abord, dans sa propre famille, ses jeunes frères. Puis, pendant sa vie religieuse, les enfants de l’orphelinat du Bon Pasteur de Varenne, situé à quelques kilomètres de son Couvent Saint-Gildard de Nevers. Elle passait avec eux au moins une journée chaque année. Au milieu des enfants, Bernadette se montrait elle-même, avec toute sa simplicité. « De Bernadette s’échappait alors comme une émanation de candeur, d’innocence de pureté qui attirait et retenait près d’elle ces petits enfants, eux aussi purs simples et candides. 

On a remarqué l’empressement plus qu’ordinaire que mettaient les enfants à venir à elle, la joie qu’ils éprouvaient à l’entourer, à la considérer et la peine qu’ils montraient à s’éloigner d’elle » témoigne un prêtre.

mercredi 29 décembre 2010

Jésus et Marie


« Figurez-vous que notre maîtresse (des novices) m’a donné à faire un petit Jésus et je ne sais pas » dit une sœur à Bernadette. « Voulez-vous que je le fasse ?  Je le ferai encore moins (bien) » lui répond Bernadette. La sœur précise : « Non, mais pendant que je vais le dessiner, vous direz des Ave Maria ».

Dès que la sœur pose le crayon sur la carte, Bernadette implore le secours de la sainte Vierge. La sœur témoigne du résultat : « Ce fut pour moi comme un miracle. La tête du petit Jésus était ravissante et l’image fut si bien réussie que (…) notre mère l’envoya à sa mère » (logia).

mardi 28 décembre 2010

Petit Jésus


Le lundi 24 décembre 1877, nous arrangions une petite crèche sur la cheminée de l’infirmerie. Quand elle fut faite, Bernadette prit l’Enfant Jésus, et, en l’y posant, elle dit : « Vous deviez avoir bien froid, mon pauvre petit Jésus, dans l’étable de Bethléem ! » 

Et elle se retourna vers nous en nous disant : « Ils sont sans cœur, ces habitants de Bethléem pour ne pas donner l’hospitalité à l’Enfant Jésus » (logia 484).

lundi 27 décembre 2010

Etrennes

Le 27 décembre 1876, Bernadette écrit à sa tante et marraine, Bernarde, sœur aînée de sa maman. Elle s’inquiète de sa propre filleule et nièce, Bernadette Nicolau, la plus jeune fille de tante Bernarde, alors âgée de 13 ans et demie. « Que fait ma chère petite filleule ? Aime-t-elle bien le bon Dieu ? Est-elle sage ?  Je désirerais avoir quelques étrennes pour lui envoyer.

Mais je suis très pauvre, je n’ai rien, absolument rien : aussi, je prie le Saint Enfant Jésus de lui donner pour étrenne son saint amour, et qu’il la rende de plus en plus pieuse, ainsi que ses sœurs. Je la charge de vous faire à tous un gros baiser pour moi ».

dimanche 26 décembre 2010

Sainte Famille

Dieu est Père, Fils et Saint Esprit, ce que l’on exprime en disant : Sainte Trinité. En devenant homme, le Fils de Dieu reçoit le nom de Jésus et prend place dans une famille humaine, entre Marie, sa mère et Joseph, l’époux de Marie. Sainte Famille est le nom que l’on donne à cette famille. 

La sainte Famille est image de la Sainte Trinité, non seulement parce que le Fils de Dieu est le Fils de Marie, mais encore parce que Jésus y est accueilli dans sa relation au Père et à l’Esprit Saint. Ainsi, dans la sainte Famille, Jésus donne à chacun de vivre en Dieu sa relation à l’autre.

Très attachée à ses parents, Bernadette a grandi dans une famille de braves gens, chrétiens et pauvres. Mais, ayant appris de Marie la juste place de Jésus dans sa propre vie, c’est toute l’existence de sa famille qui va en être marquée. Chacun reconsidérant alors son rapport à l’autre, c’est la famille qui va grandir sur le chemin de la sainteté. 

samedi 25 décembre 2010

L'Enfant Jésus

Pour illustrer l’importance de l’obéissance dans la vie religieuse, la maîtresse des novices de Bernadette n’a pas hésité à donner cet exemple. Alors qu’une sœur bénéficiait d’une apparition de l’Enfant Jésus, la cloche du couvent vint à sonner, pour annoncer l’heure de l’office. Aussitôt, laissant l’Enfant Jésus, la religieuse se rendit à la chapelle. En entendant cela, Bernadette réagit : « Eh ! bien moi, je serais partie, mais j’aurai emporté l’Enfant Jésus avec moi » (logia 108). Cette histoire étonnante contient une vérité essentielle : Jésus ne fait nombre ni avec nos relations ni avec nos activités. Même le jour de Noël !

vendredi 24 décembre 2010

Le Jour de la Nuit

Noël, c’est d’abord « la nuit de Noël », avant même la journée et l’octave sur lesquelles elle ouvre. 

Déjà, au commencement, pendant la première semaine, jour après jour, « il y eut un soir et il y eut un matin ». A l’heure de la Pâque c’est « au milieu de la nuit », que le Christ triomphe de la mort, lui le Ressuscité.

A la Grotte de Lourdes, si les deux premières apparitions ont lieu en milieu de journée, les 16 autres sont des apparitions nocturnes. En effet, par 15 fois Marie vient avant le lever du jour, et l’ultime rencontre survient « la nuit étant tombée ».

Mystère de « la lumière qui brille dans les ténèbres, et que les ténèbres n’arrêtent pas ».

jeudi 23 décembre 2010

Crèche et Grotte

« Allez à la Grotte, vous y trouverez la crèche » dit le texte d’une affiche que les pèlerins peuvent découvrir ces jours-ci à Lourdes. La Grotte étant le cœur des sanctuaires, il n’y a certainement pas de meilleur endroit pour la crèche, d’autant plus que la Grotte de Lourdes comporte deux cavités. Cela permet donc d’unir et de distinguer. 

Mais la convergence n’est pas que conjoncturelle. En effet, la crèche, qui évoque la pauvreté du logis de Bethléem, est tout à fait dans son contexte dans le dépouillement de la Grotte de Lourdes. Comme Bernadette qui, elle, sortait d’un « cachot », c’est-à-dire d’un réduit tout aussi misérable que la crèche et que la Grotte. Ainsi en est-il donc pour Jésus, Marie et Joseph.

mercredi 22 décembre 2010

En pèlerinage

Pour le pèlerinage à la Grotte, à pied, en train, bus, voiture ou avion, il faut aller à Lourdes. Pour le pèlerinage de substitution, il suffit de se rendre dans un autre sanctuaire, qui se rapproche du sanctuaire initial, ou d’avoir chez soi un coin prière qui l’évoque. 

Pour le pèlerinage virtuel à la Grotte, il faut que quelqu’un d’autre vienne à vous et, par la médiation d’images commentées, vous ouvre à la démarche. Pour le Web pèlerinage, il faut se connecter sur le site Internet des sanctuaires de Lourdes (www.lourdes-france.org) pour "être" à la Grotte.

Enfin, pour le pèlerinage spirituel, il faut intérioriser la démarche, se situer au niveau de son cœur profond, pour y retrouver Marie et se laisser conduire par elle à son Fils Jésus Christ, le Sauveur du monde. C’est ainsi que, devenue religieuse à Nevers, Bernadette peut dire : « Chaque jour, je fais mon pèlerinage à la Grotte ».

mardi 21 décembre 2010

Pèlerinages

Bernadette a connu trois formes de pèlerinages : le pèlerinage à la Grotte, le pèlerinage de « substitution » et le pèlerinage spirituel en lien avec la Grotte. Pour nous, aujourd’hui, l'éventail est plus large puisque nous disposons de cinq possibilités. A nous donc de choisir entre le pèlerinage à la Grotte, le pèlerinage de substitution, le pèlerinage virtuel à la Grotte, le web pèlerinage à la Grotte et le pèlerinage spirituel en lien avec la Grotte.

Pour Bernadette, comme pour chacun, cette dernière approche est à la fois contenue dans les autres formes de pèlerinage et, en même temps, elle en est l’aboutissement. 

Ainsi, pour nous, les quatre formes de pèlerinages possibles aujourd’hui ne font que préparer au pèlerinage spirituel.

lundi 20 décembre 2010

Pèlerinage

Le pèlerin est la personne qui, par dévotion, se rend dans un lieu « sacré ». Son voyage est appelé pèlerinage. Par extension, pèlerinage désigne également le lieu où il se rend. Mais ce n’est pas tout. Pèlerinage définit aussi le groupe constitué pour se rendre dans le lieu du pèlerinage. Enfin, aujourd’hui dire pèlerinage évoque encore la démarche accomplie dans le lieu de pèlerinage lui-même.

Pour Bernadette Soubirous, premier pèlerin de Lourdes, le pèlerinage a donc consisté à parcourir, aller et retour, les deux kilomètres pour se rendre de chez elle à la Grotte. (Puisque qu’elle a bénéficié de 18 apparitions, son pèlerinage est donc de 72 kilomètres : 2x2x18.) 

Pour elle, le pèlerinage, c’était la Grotte. Et le pèlerinage a consisté dans la rencontre qu’elle y a vécue, faite de prière, d’observation, d’écoute, de dialogues, de gestes à accomplir, et de la mission reçue.

dimanche 19 décembre 2010

Jésus

Le vendredi 17 décembre, j’étais l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème était « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

Attendre Jésus – dont le nom signifie « le Seigneur sauve » – ne se limite pas à l’échéance de sa venue. En effet, attendre Jésus c’est s’en remettre à Dieu, en attendant le Salut du Seigneur. Ainsi, attendre Jésus, c’est déjà se situer, non seulement comme bénéficiaire de ce Salut, mais encore comme instrument de Dieu au service de ce même Salut. C'est l’expérience de Joseph, dès qu’il accepte de « prendre chez lui Marie son épouse ». Plus tard, c’est celle du disciple bien aimé qui, lui aussi, recevant « Marie pour mère », « prend Marie chez lui. 

A la Grotte de Lourdes, dès sa première rencontre avec Marie, c’est aussi avec Marie que Bernadette attend Jésus et, par elle, qu’elle le reçoit.

samedi 18 décembre 2010

Attendre

Hier vendredi 17 décembre, j’étais l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème était « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

L‘attente de Marie ne repose pas sur un a priori ou une envie. Au contraire, s’appuyant sur la certitude de la venue de Celui qui vient, son attitude est, de fait, participation active à son avènement. Avec Marie, Bernadette apprend à attendre Celui qui est déjà mystérieusement là, et à reconnaître les signes annonciateurs du face à face avec lui.

vendredi 17 décembre 2010

Marie


Aujourd’hui vendredi 17 décembre, je suis l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème est « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

La dévotion mariale n’a plus cours pour Bernadette, depuis le 11 février 1858 en fin de matinée. En effet, de la bonne intention elle est passée à la réalité. Comment ? Dans ce premier signe de croix, dans cette indicible proximité avec le Crucifié-Ressuscité, Marie reçoit Bernadette pour fille et Bernadette reçoit Marie pour mère. 

Dès lors, disciple bien-aimée qu’elle est, Bernadette prend Marie chez elle et ne la quitte plus jusqu’à l’heure de son dernier souffle, où elle part la rejoindre.

jeudi 16 décembre 2010

Avec


Vendredi 17 décembre, je suis l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème est « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

Pour Bernadette, la première apparition commence par un dramatique échec. Alors que, chapelet en main, elle s’apprête à prier, elle ne reconnaît pas celle qui lui fait face. Pire, elle a peur et s’avère même incapable de se signer. Mais voici que lentement Marie fait le signe de croix. Alors la jeune enfant peut en faire autant. Et aussitôt ce geste ouvre Bernadette à l’expérience d’un passage. En effet, elle passe de sa dévotion mariale à une vie avec Marie. 

Toute sa vie, Bernadette approfondira cette relation née d'un signe de croix.

mercredi 15 décembre 2010

Bernadette

Vendredi 17 décembre, je suis l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème est « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

A l’âge de 14 ans, la vie chrétienne de Bernadette Soubirous s’identifie presque à sa dévotion mariale. La moitié des prières qu’elle connaît s’adresse directement à la sainte Vierge. Son grand désir est de pouvoir être admise parmi les « Enfants de Marie »  de la paroisse de Lourdes. Seule ou avec d’autres, elle prie quotidiennement la chapelet.

Et pourtant, quand la dame lui apparaît à la Grotte, elle ne fait pas le lien avec celle qu’elle prie, et avec laquelle elle prie, depuis plusieurs années. Apparitions après apparitions, Bernadette ne reconnaît pas la sainte Vierge.

mardi 14 décembre 2010

Comme

Vendredi 17 décembre, je suis l’invité de Chantal Bally sur Radio Notre-Dame (www.radionotredame.net) dans l’émission Ecoute dans la nuit, de 22h00 à 24h00. A quelques jours de Noël, le thème est « Comme Bernadette, attendre Jésus avec Marie ».

Avant que la sainte Vierge ne lui apparaisse, Bernadette ne connait « que » le Notre Père ; le Je vous salue Marie ; le Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles ; et l’invocation Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

Ainsi, sur les quatre prières que connaît alors Bernadette, deux se rapportent à la sainte Vierge, une à la Sainte Trinité, et une autre à Dieu le Père. C’est dire l’importance de Marie pour Bernadette, puisqu’elle vit sa vie chrétienne, on l’a compris, sur le mode de la dévotion mariale.


lundi 13 décembre 2010

Comme Bernadette

Dans la sacristie de la Grotte, alors que je viens d’enlever aube et étole après la prière du chapelet, entre une jeune fille, toute souriante. Elle doit avoir 14 ou 15 ans. Je remarque qu’elle est habillée comme une collégienne et suivie de sa maman. Derrière son sourire, je vois aussi sa particularité de naissance, « special child » comme on dit en Amérique pour ne pas dire handicapée.

Elle me tutoie d’emblée : « Père Régis-Marie comme je suis contente de te rencontrer. Tu es le prêtre avec qui je prie le chapelet tous les jours ». Puis elle me désigne le contenu d’un cadre accroché au mur, en disant : « Je fais aussi cela ». Je lui dis simplement : « Tu es comme Bernadette, tu pries et tu brodes ». Je n’oublierai jamais son magnifique sourire. Mais je n’ai pas pu le voir longtemps car aussitôt, avec force et douceur, elle me serre dans ses bras et trouve place entre les miens. Puis elle repart, sans me dire son nom, et sans que je lui demande qui elle est. Mais radieuse.

dimanche 12 décembre 2010

Troisième dimanche

« Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Cette question de Jean-Baptiste concerne l’identité de Jésus et, plus largement, l’identité de l’autre. Elle pourrait donc être l’interrogation d’un chômeur à un employeur, ou celle de l’amoureuse à son bien-aimé. Mais elle peut surtout être ma propre demande adressée aujourd’hui à Jésus.

Cette parole pourrait aussi m’être adressée par une autre personne, dans ma vie professionnelle, relationnelle, affective, et bien sûr par Jésus lui-même, dans la relation qu’il veut tisser avec moi. Contrairement à son entourage et aux autorités, Bernadette ne s’est jamais intéressée à l’identité de celle qui lui apparaissait à la Grotte de Lourdes. Pourquoi ? 

Tout simplement parce qu’elle était toute absorbée à vivre pleinement avec elle une extraordinaire relation qui la comblait au-delà de tout.

samedi 11 décembre 2010

L'ami de saint Joseph

Longtemps chapelain des sanctuaires Notre-Dame de Lourdes, le Père André Doze est mort ce jeudi 9 décembre, au lendemain de la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Ce prêtre, du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, était né le 19 mars 1929, et avait un grand amour pour saint Joseph. Il en parlait souvent, lui avait consacré plusieurs livres, et n’omettait jamais de le citer, tant dans ses catéchèses ou homélies, que dans la conversation.

C’est ainsi qu’il aimait souligner combien Bernadette était attachée à saint Joseph. Après la mort de son papa, François Soubirous, elle n’avait d’ailleurs pas hésité à dire : « Maintenant, mon père c’est Joseph ». Elle invoquait souvent celui dont le nom a été donné à la principale porte d’accès des sanctuaires de Lourdes.

Après avoir prié toute sa vie le « Patron de la bonne mort », Bernadette devait reposer dans la chapelle Saint-Joseph du Couvent Saint-Gildard de Nevers.

Mais pourquoi être à Lourdes pour prier saint Joseph, comme l’a donc fait pendant toute une partie de sa vie le Père André Doze ? La sainte de Lourdes et de Nevers donne la réponse. Alors qu’elle priait saint Joseph devant une statue de la sainte Vierge, Bernadette se contente de dire à une religieuse qui s’en étonnait : « Au ciel, il n’y a pas de jaloux ». Voici ce que notre frère, le Père André Doze, peut goûter maintenant, dans la Paix que le Seigneur donne à ses amis.

vendredi 10 décembre 2010

Toujours le 8

Le 8 décembre 1854, à Rome, le Pape Pie-IX définissait le dogme de l’Immaculée Conception. Le même jour, à Tarbes, Monseigneur Laurence, évêque de ce diocèse, nommait l’abbé Dominique Peyramale curé de Lourdes. Huit ans plus tard, alors que Bernadette avait quitté Lourdes le 4 juillet pour s’installer définitivement au Couvent Saint-Gildard de Nevers, elle apprenait la mort de sa maman.

En effet, Louise Soubirous est morte le 8 décembre 1866, à l’heure des vêpres, célébrées pour la première fois à la Crypte. « Je ne pourrais vous dire la peine que j’ai éprouvée en apprenant la mort de ma mère » écrit-elle à son confesseur, l’abbé Bernard-Marie Pomian. Pourtant, le fait que sa maman soit morte en la fête de l’Immaculée Conception, a été pour elle une consolation. D’ailleurs, à l’annonce de cette nouvelle, Bernadette n’a pas hésité à dire de sa mère : « Elle est au ciel ».

jeudi 9 décembre 2010

Encore le 8 décembre

A la Grotte de Lourdes, c’est le 25 mars 1858 que la Vierge Marie a dit a Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». Bernadette s’est aussitôt rendue chez Monsieur le Curé, l’abbé Dominique Peyramale, pour lui transmettre ce message. 

On a souvent dit que le bon prêtre avait été sidéré d’entendre cette parole « Je suis l’Immaculée Conception » dans la bouche de la jeune enfant. Ainsi l’ignorance de cette gamine analphabète était bien la preuve qu’elle ne pouvait que dire vrai. 

A Lourdes, on le comprend bien, peu de paroissiens étaient alors au fait du dogme de l’Immaculée Conception, défini par le Pape Pie-IX le 8 décembre 1854, à peine quatre ans plus tôt. Mais ce n’était pas le cas de l’abbé Peyramale, car non seulement il savait, mais encore cette date était pour lui inoubliable. En effet, c’est le 8 décembre 1854 que l’abbé Dominique Peyramale a été nommé curé de Lourdes. 

mercredi 8 décembre 2010

L'Immaculée Conception

En apprenant que, à la Grotte de Lourdes, Marie a dit à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception », beaucoup commentent en disant que la sainte Vierge confirme le dogme défini, le 8 décembre 1854, par le Pape Pie-IX. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas faux, bien sûr, car la Vierge dit la même chose que le Saint Père : Marie est l’Immaculée Conception. Mais il n’est pas vrai que Marie confirme le dogme, tout simplement parce qu’un dogme n’a pas vocation à être confirmé. Jésus se soumet à l’Eglise. Ainsi en est-il pour Marie.  

Alors en quoi cette parole de Marie, disant à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception », est-elle aussi bouleversante pour nous aujourd’hui ? Tout simplement, pour nous, il ne nous suffit pas de savoir qu’il y a un dogme de l’Immaculée Conception et de l’accueillir comme faisant partie intégrante de notre foi. Encore faut-il, ce dogme, pouvoir nous l’approprier, le faire nôtre.  

Toute la théologie, tout ce qui a été dit et écrit d’admirable sur Dieu est résumé en un seul mot qui nous est pleinement accessible : « Père ». Pour se faire reconnaître par les siens, Jésus, lui, se contente de leur dire : « C’est moi ». Marie, elle, se fait reconnaître de Bernadette par ces quelques mots que l’enfant peut comprendre, accueillir, transmettre : « Je suis l’Immaculée Conception ».  

C'est bien elle.

mardi 7 décembre 2010

Annonce de la fête

A la Grotte de Lourdes, c’est pendant la prière du chapelet que Marie rejoignait Bernadette, mais sans jamais interrompre la prière de l'enfant. Au contraire, Bernadette priait avec encore plus de recueillement. Aujourd’hui, à Lourdes, c’est pendant la procession mariale que les pèlerins que nous sommes prient le chapelet. Aussitôt la prière du chapelet terminée, Marie faisait signe à Bernadette d’entrer dans la Grotte, où elle la précédait, pour un moment de cœur à cœur, mais aussi de catéchèse. 

Aujourd’hui, la fin de la procession correspond à la fin de la prière du chapelet, mais pas à la fin de la rencontre avec Marie et,  à travers elle, avec son Fils Jésus Christ. Ainsi, le 7 décembre est annoncée la solennité de l’Immaculée Conception, aussitôt suivie de la proclamation de l’Evangile de la fête, puis du chant du Te Deum. 

Pour Bernadette, chaque apparition, c’est-à-dire chaque rencontre avec Marie et, à travers elle, avec son Fils Jésus Christ, se terminait par un envoi. Aujourd’hui, au terme de la procession mariale et du temps de prière, de proclamation et de louange, les pèlerins sont invités à partager un signe de paix, d’amitié, de fraternité. De même que, pour Bernadette, la fin de la rencontre signifiait seulement vivre différemment la relation dans sa vie quotidienne, de la même façon pour les pèlerins, ce partage de la paix est invitation à prolonger, dans sa manière de vivre, l’expérience qui vient d’être initiée et qui n’a pas vocation à s’arrêter. 

lundi 6 décembre 2010

Birmanie

Lorsque j’étais en Australie, j’ai eu l’occasion d’être reçu quelques jours au « Good Shepherd Seminary de Sydney ». C’est ainsi, qu’en plusieurs occasions, j’ai pu parler de « Lourdes » aux séminaristes de ce séminaire. A l’issue de la première rencontre, l’un d’entre eux m’aborde en me disant : « Je suis allé à Lourdes ». Je lui demande : « D’où venez-vous ? ». Il me répond : « De Birmanie ». Je lui dit aussitôt : « Depuis le temps que je suis à Lourdes, je n’ai jamais vu quelqu’un de votre pays ! » Il me raconte alors son pèlerinage.

« L’hiver dernier je me suis rendu à Londres où habite une partie de ma famille, l’autre partie étant toujours en Birmanie. J’ai fait escale à Paris, puis j’ai pris un train de nuit pour aller passer une journée à Lourdes. Le matin, en sortant de la gare de Lourdes, je m’adresse à la première personne que je vois et lui demande, en anglais, où se trouve la Grotte. Cette femme m’indique, en anglais, le chemin à emprunter, puis me demande de quel pays je suis. Je lui réponds donc que je suis originaire de Birmanie. Aussitôt, elle s’écrie, radieuse : « Mais c’est extraordinaire. Cet été l’une de mes cousines s’est marié avec un homme de Birmanie et ils m’ont invité à leur mariage ».

Le séminariste poursuit son récit. Après être resté un long moment à la Grotte, puis avoir participé à la messe, j’ai pensé acheter un chapelet pour ma mère. Je suis donc sorti du sanctuaire et entré dans le premier magasin que j’ai vu. Après avoir réglé mes achats, la vendeuse me dit : « Puis-je vous demander d’où vous venez ? ». Vous connaissez la réponse. Et elle me dit aussitôt : « Mais c'est extraordinaire. Il y a deux ans, mon mari et moi-même avons passé nos vacances en Birmanie. Quel beau pays ! »

dimanche 5 décembre 2010

Dimanche d'Avent

« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ». Cette parole de Jean-Baptiste, que Jésus reprend au début de sa vie publique, résume tout l’Evangile. Elle permet aussi de rendre compte du phénomène « Lourdes » depuis 152 ans. Elle est enfin un magnifique chemin de vie chrétienne, ouvrant à une pratique quotidienne.

L’écoute de la Parole de Dieu proclamée nous fait passer de notre manière habituelle de fonctionner à un autre registre celui de la Foi. Par la Foi – cette Foi que nous avons reçu à notre baptême – nous entrons en relation avec Jésus Christ et déjà nous entrapercevons que le Royaume des cieux est tout proche. Nous reconnaissons le Royaume présent au milieu de nous, aux signes qui lui sont propres. A Lourdes ces signes sont visibles tous les jours de l’année : la relation à Dieu se découvre dans une manière nouvelle de vivre la Prière ; la relation aux autres s’expérimente sur le mode de la Charité ; la relation à soi-même se goûte dans la Paix.

Quand nous voyons que « le Royaume de cieux est tout proche », c’est à ce moment précis qu’il faut se convertir. Cela consiste à faire demi-tour pour revenir à Dieu et se tourner à nouveau vers les autres. Cela consiste aussi à redescendre dans son cœur, là où le Seigneur veut faire sa demeure en nous. Seul la conversion nous rend possible le pas en avant, l’entrée dans le Royaume des cieux qui, à son tour, nous permet de vivre pleinement en enfants de Dieu.

A Lourdes des hommes et femmes font, par millions, l’expérience du Royaume des cieux, en se situant à un moment ou à un autre du pèlerinage sur le registre de la Foi. Mais la conversion qui doit suivre est un acte libre proposé à chacun. Seuls ceux et celles qui entrent dans une démarche de conversion peuvent alors continuer à vivre chez eux comme à Lourdes : Dans le Royaume des cieux.

En écho à cette Parole de Jean-Baptiste et de Jésus, à la Grotte de Lourdes, Marie dit à Bernadette : « Priez Dieu pour la conversion des pécheurs ».

samedi 4 décembre 2010

Un endroit particulier


Se rendre à la Grotte par « les lacets » a du sens. Non pas que Bernadette nous y aurait directement devancés. En effet, cet accès n’existait pas. Mais tout simplement parce que les lacets permettent de rejoindre la Grotte, à l’Ouest de la cavité, là même où la jeune enfant est arrivée, du moins lors de 16 des 18 apparitions. Quant au point de départ des lacets, s’il est un peu plus à l’Ouest que le raidillon qu’empruntait la jeune fille, il n’en demeure pas moins au bord de la voie que Bernadette a connu, le chemin de la Forêt, maintenant avenue Monseigneur Théas.

La grande différence entre 1858 et aujourd’hui se situe donc entre le point de départ et l’endroit d’arrivée : Un raidillon, également appelé casse-cou, pour Bernadette ; des lacets goudronnés, pour nous. Pour le parcours de Bernadette, nous savons, qu’arrivée au bord du chemin, elle dévalait la pente à une telle vitesse que personne ne pouvait la suivre. Cela fait d’ailleurs dire à un prédicateur qu’elle était alors « dans l’état de l’amour ». Mais nous savons aussi, d’après son propre témoignage, qu’elle parcourait les derniers mètres en se laissant glisser sur sa robe : « J’arrivais les pieds en avant ».

A mes yeux, l’endroit le plus important de cet ultime tronçon conduisant le pèlerin à la Grotte, se situe bien au bord de la route, au début du raidillon, au commencement des lacets. C’est là que Bernadette passait de l’état du recueillement qui était le sien, à celui de l’amour dans lequel allait avoir lieu la rencontre. C’est pourquoi j’aime m’arrêter en cet endroit. Cet espace, entre le portail et la balustrade, est pour moi un véritable caisson de décompression. Là, avant de descendre à la Grotte, j’essaye d’abord de descendre dans mon cœur, me préparant ainsi, moi aussi, à la rencontre.

vendredi 3 décembre 2010

Histoire d'une croix


Au mur de mon bureau, une photographie représente une croix réalisée le dimanche 6 juin dernier par un grand nombre des 15000 pèlerins participants au pèlerinage AFN 2010. Cette croix d’un instant a bien sûr une histoire et même plusieurs. L’une d'entre elles me touche particulièrement.

Le samedi soir, après la procession mariale aux flambeaux, plusieurs hommes de ce pèlerinage tracent consciencieusement à la craie cette immense croix sur l’Esplanade du Rosaire, afin que, le moment venu, chacun puisse y trouver sa place. Or, plus tard  dans la nuit, il pleut abondamment. C’est ainsi que le dimanche matin, ces mêmes hommes ne peuvent que constater que leur croix a disparu. Alors qu’ils sont là, se demandant comment en tracer une autre dans l’urgence, sur un sol désormais mouillé, un monsieur s’approche d’eux et leur demande le motif de leur désarroi. Aussitôt informé, le nouveau venu s’éloigne, se penche devant la Vierge Couronnée en semblant chercher quelque chose. Puis, ayant effectivement ramassé un petit objet, il revient vers le groupe initial, un petit caillou en mains. Il se fait préciser l’emplacement exact. Et aussitôt il trace la croix tant désirée, en douze traits plus droits les uns que les autres, malgré la grande longueur de chacun de ses éléments. Et cela en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Maçon à la retraite, l’homme n'était guère novice en la matière.

A la fin de la messe célébrée en la basilique souterraine Saint-Pie-X, les pèlerins du pèlerinage AFN retrouvent la pluie en arrivant sur l’Esplanade. Mais, alors que nombre d’entre eux se mettent donc en place pour constituer la croix, la pluie cesse de tomber. Puis le ciel s’éclaircit. Enfin le soleil se montre, discrètement, mais suffisamment pour réchauffer le cœur de chacun sous le regard de la Vierge Couronnée. 

jeudi 2 décembre 2010

Au café de la Gare


A Lourdes, le café de la gare est tout simplement en face de la gare. C’est le rendez-vous des chauffeurs de taxi, mais aussi, lors de la saison des pèlerinages, des hospitaliers. A longueur d’année, Monsieur et Madame Albert et leurs enfants y accueillent tout un chacun avec une déconcertante gentillesse et une profonde connaissance de votre attente. Le sourire interrogateur d’Odette comme le regard rassurant de Gérard sont déjà une première réponse à ce que vous venez chercher dans votre pèlerinage à la Grotte.

Ce soir nous sommes plusieurs dans l’arrière boutique, à quelques mètres derrière le comptoir. C’est une salle avec plusieurs ordinateurs qui, depuis 22 ans, sert de quartier général au pèlerinage des AFN dont le nom est aujourd’hui « Pèlerinage-Rencontre National des Anciens Combattants en Algérie – Maroc et Tunisie - 39/45 – A.C.P.G. – Indochine – Missions Extérieures – Nouvelles Générations ». Commencé en 1988 avec 400 pèlerins et organisé tous les deux ans, ce pèlerinage était fort de 3200 pèlerins en 1998 et de 20000 en 2008, pour se stabiliser à 15000 pèlerins en 2010. Ainsi Monsieur et Madame Albert et quelques amis ont initié et continuent à animer le deuxième pèlerinage de Lourdes, en nombre de pèlerins : Après le pèlerinage du Rosaire (18000), mais avant le pèlerinage national de l’Unitalsi (14000), le pèlerinage Militaire international (13000), le Pèlerinage des Jeunes de l’Ile de France (10000), le Pèlerinage National des Pères Assomptionistes (8000)…

Avec Gérard et d’Odette Albert, le président, le comptable, l’aumônier du pèlerinage, reçoivent le recteur des sanctuaires, accompagné de l’économe, du responsable de l’accueil des pèlerinages et de moi-même. Moment d’amitié partagée. La parole dont les mots sont importants ; les regards qui écoutent ; les visages attentifs ; et cette présence pleine de compréhension, font de ce moment un pèlerinage sur le chemin de la Grotte. 

mercredi 1 décembre 2010

De la Grotte à la Grotte

Ce matin je célèbre la Messe de 10h00 à la Grotte. Dans l’Evangile (Mt 15, 29-31), Jésus guérit de nombreux malades, puis multiplie « sept pains et quelques petits poissons » pour rassasier la foule. Mais, entre ses deux moments, Jésus dit à ses disciples : « J’ai pitié de cette foule ». Ainsi, en quelques mots, Jésus nous révèle Dieu, « plein de tendresse et de miséricorde », de compassion et de pitié pour chacune de ses créatures humaines. Et pour Jésus, qui est « la parfaite image du Père », « l’effigie de sa substance », cette révélation passe par des actes : Pour donner vie, il guérit et rassasie, en donnant Sa Vie. Et en même temps, vrai Dieu et vrai homme, Jésus nous révèle l’homme voulu par Dieu, capable de tendresse, de compassion et de miséricorde, car créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, pour vivre avec Dieu et comme Dieu. 

A son tour Marie, Immaculée, sans tâche aucune, nous montre par sa transparence, l’amour du Père pour nous et, à travers elle, c’est l’humanité nouvelle que déjà nous pouvons voir. Marie pleine de tendresse, de compassion, d’amour pour nous, rencontre Bernadette en cette Grotte et lui transmet ce simple message : « Priez Dieu pour les pécheurs ». Dès lors toute la vie de Bernadette est dédiée à cette mission, à cette passion, à cette vocation : donner sa vie, pour que d’autres puissent vivre de la vie du Christ Jésus. A nous maintenant d’ouvrir nos cœurs pour que cette parole de Jésus nous habite, nous transforme, nous aide à ouvrir grandes nos mains, pour accueillir et pour donner, pour supplier et rendre grâce, pour servir et bénir. Pour l’heure j’offre cette Messe pour une toute jeune fille d’une paroisse où j’étais il y a quelques jours, Jeni Lyn, morte tragiquement ; mais aussi pour un pèlerin de Lourdes, Steve,  57 ans, lui aussi rappelé à Dieu à un moment inattendu.

Cette après-midi, je prie de chapelet de 15h30 à la Grotte. Dans la grisaille d’une journée pluvieuse, je goutte avec les pèlerins présents et bien d’autres à travers la radio (http://www.radiopresence.com/spip.php?article373), la télévision catholique KTO (http://www.ktotv.com/), Internet (http://fr.lourdes-france.org/), la douceur et la force de la prière dans ce qu’elle a de moins spectaculaire. Le cœur de Lourdes sans cesse nourri de l'Eucharistie.

mardi 30 novembre 2010

De retour à la Grotte


Sur tous les continents, dans chaque aéroport, on pèse vos bagages. Dans les petites îles, c’est vous-même que l’on invite à monter sur la bascule. En effet, les avions, qui relient les petites îles entre elles, sont eux-mêmes souvent tellement petits qu’un kilo de plus ne passe pas inaperçu. Quoi qu’il en soit, ce matin, avant de sortir de chez moi, j’ai vidé mon sac à dos pour en peser le contenu : 2 kg 800. C’est le poids du papier et de l’encre qui expriment plusieurs milliers d’intentions de prières qui m’ont été confiées tout au long des 21 jours que je viens de passer aux Etats-Unis. Que ce soit dans des églises ou dans des écoles ; dans une prison ou dans des familles ; dans des communautés religieuses ou au hasard des rencontres ; que ce soit lors des « Pèlerinages virtuels » proposés par Marlene Watkins ou à l’issu de temps de parole me concernant plus directement ; après un moment de prière ou à la fin d’une célébration… ces intentions de prières sont un cri ou un murmure, une peine ou une souffrance exprimée, un acte de confiance mais aussi une invitation à la prière. Ce sont les intentions de l’Eglise.

Ce matin, après un moment de prière du chapelet, j’entre dans la Grotte. Il me faut alors plusieurs minutes pour déposer ces intentions dans le tronc. Et quand j’ai terminé, que je reprends mon sac à dos tout léger, je vois que ce que j’ai déposé dans ce tronc d’intentions de prières est si peu. Peut-être 1% de sa contenance. Peut-être beaucoup moins. Et pourtant ce tronc est vidé chaque jour, car tous les jours il est rempli. Et ce tronc n’est lui même qu’un tronc d’intentions de prières parmi d’autres. Il y a tout le courrier postal qui parvient chaque jour, plus la multitude des emails et autres courriels. Et ce qui est déposé sur des répondeurs téléphoniques. On arrive quotidiennement à une multitude d’intentions de prière à Lourdes. Et le Lourdes géographique n’est qu’un tout petit point même pas visible sur un planisphère. De fait, même si cela n'est pas à la une des médias, Lourdes permet de voir que, par la prière, la terre est tournée vers le ciel, reliée au ciel. Et nous à Dieu.

lundi 29 novembre 2010

Lumière dans la nuit

Revenir chez soi après un certain temps d’absence est pour beaucoup un moment particulier. Revenir à Lourdes lorsqu’on habite à Lourdes va pour toute une part dans ce sens. Toutefois, dans ce cas précis, le chez soi n’est plus seulement le logis où l’on demeure. Le chez soi est beaucoup plus, infiniment plus. Il est ce lieu humble, modeste, mystérieux. Il est cette grotte toute ouverte, accueillante sans être impressionnante en raison de ses nombreuses blessures qui ressemblent aux nôtres. Il est cette banale cavité et ce lieu saint. Il est ce lieu du passage où l’on s’arrête le temps d’une halte ou d’une rencontre. Il est ce creux du rocher que l’on attend, que l’on rêve, que l’on souhaite, que l’on désire. Il est cet endroit qui existe, qui est là, dont chacun peut dire il est pour moi, il est à moi, il est chez moi. Il est cet espace où la solitude est dépassée et les tourments vaincus. Il est ce phare qui envoie ses messages au navigateur. Il est ce réconfort, cet espoir, cette espérance, ce nouveau départ, ce commencement qui réjouit. Il est quelqu’un. Et le nom de la Vierge est Marie. Non pas une dévotion comme une autre, mais Marie porte du ciel, parce que née Immaculée du côté transpercé du Sauveur dans le mystère de la croix, dans le mystère de l’Amour qui est Dieu.

Revenir à la Grotte c’est retrouver le chemin du face à face qui conduit au cœur à cœur. Et c’est vivre ce cœur à cœur dans lequel sont présents tous ceux et celles, nombreux, rencontrés sur le chemin, au cours du pèlerinage, d’une parole ou d’un silence, d’un moment difficile, ou de cet instant hors du temps que l’on ne peut oublier. Je porte avec moi plein d’intentions de prière, de papiers rédigés ou griffonnés, dans une langue ou dans une autre, mais tous adressés à Notre-Dame de Lourdes. On me les a donnés, on me les a confiés, dans la confiance, l’attente ou l’espérance. C’est seulement après la prière du chapelet que j’entre dans la Grotte, lentement, joyeusement aussi, des intentions plein le cœur, des intentions plein le sac à dos. Mais la nuit il n’est pas possible de déposer ses intentions de prière à la Grotte, tout simplement parce que le tronc prévu à cet effet n’est là que pendant le jour. Il n’est donc possible de présenter que les intentions que l’on porte dans son propre cœur. 

dimanche 28 novembre 2010

A Rome avec les médecins de l'UNITALSI


A Lourdes, tout le monde connaît l’UNITALSI (www.unitalsi.it). Mais connaît-on vraiment l’UNITALSI ? On connaît l’UNITALSI en raison de sa présence permanente à Lourdes à travers notamment le « Salus Infirmorum » qui peut accueillir quelques 400 pèlerins malades ou handicapés. On connaît l’UNITALSI par ses pèlerinages successifs et pratiquement sans interruption de la fin mars au début novembre, dont le point d’orgue est le « Nazionale », qui rassemble, fin septembre, 15000 pèlerins. On connaît l’UNITALSI parce que plus de la moitié des pèlerins malades ou handicapés qui viennent à Lourdes sont accompagnés par cette association fondée en 1903.

Mais sait-on que, en Italie, l’UNITALSI est forte de plus de 300000 membres ? Sait-on qu’au moins un membre de l’UNITALSI est présent dans chaque église paroissiale d’Italie pour se mettre à la disposition du curé, dans le cadre de la pastorale de la santé ? Et sait-on que l’UNITALSI se veut être surtout une association de l’Eglise catholique vivant et rayonnant la Foi avant même d’être composée de nombreux bénévoles qui accueillent, prennent soin et accompagnent des personnes malades ou handicapées à Lourdes et dans d’autres sanctuaires ?

Tel est bien le contexte de ce colloque, intitulé « L’accueil en milieu hospitalier », qui regroupe des médecins et d’autres membres du personnel de santé de l’UNITALSI, en responsabilité dans leurs différentes « sections » (= régions) et dans leurs pèlerinages respectifs.

Invité par le Dr. Marco Tampellini, vice-président de l’UNITALSI et par le Dr. Frederico Baiocco, en charge du groupe des médecins de l’UNITALSI, je suis présenté par M. Antonio Diella, président national de l’UNITALSI. Je parle de « L’accueil à la lumière de l’expérience Bernadette ». Si Marie est pour nous modèle d’accueil elle est aussi modèle de don. Ainsi en est-il, à son niveau, pour Bernadette qui reçoit pour donner et qui ne cesse de donner ce qu’elle accueille. Et cela dans le concret, la discrétion et la banalité de chaque relation. Parce que, pour l’être humain, le don est inséparable de l’accueil, l’accueil et le don véritables ouvrent à la communion et trouvent leur accomplissement dans la « charité ».  Comme le dit le logo de l’UNITALSI : CHARITAS. Comme le vivent tant et tant d’« Unitalsiens ». Chez eux parce que à Lourdes.

De Syracuse à Rome


Rome est une petite ville de l’Etat de New York située à quelques dizaines de kilomètres de Syracuse, en direction d’Albany, la capitale de ce célèbre Etat. Mais ce n’est pas ma destination aujourd’hui puisque je me rends dans la ville éternelle. De l’aéroport Hancock de Syracuse, je décolle vers l’aéroport John Fitzgerald Kennedy de New York City, où j’ai le temps d’échanger quelques mots avec l’un des quatre évêques de Lettonie, puis, un moment plus tard, avec l’évêque  de Jérusalem. Je parle aussi de Lourdes avec un passager américain qui évoque son expérience au sanctuaire de Notre-Dame. 

Dans l’avion destination Paris aéroport Charles de Gaulle, je mets mon horloge à l’heure parisienne et romaine et, faute d’avoir un voisin à qui parler en italien (dans une configuration 3+4+3, je dispose en effet de 4 places et suis donc isolé !), je me plonge dans une lecture dans la langue que je parlerai demain. A mes yeux, il s’agit là d’une manière chrétienne de procéder. En effet, puisque nous sommes appelés à vivre sur la terre comme au ciel, j’essaye toujours d’anticiper en vivant aujourd’hui comme demain. Cette manière de faire me permet aussi d’être tout de suite de plein pied avec la réalité que je découvre après plusieurs heures de vol, sans trop de temps d’adaptation. Mais qu’en sera-t-il au ciel ?

Demain après-midi, à Rome, je suis invité à prendre la parole dans un colloque organisé par l’UNITALSI pour les médecins et le personnel de santé de ce qui est non seulement la première organisation italienne de pèlerinages à Lourdes, mais tout simplement la première organisation liée à Lourdes. Le thème de la rencontre porte sur « l’accueil en milieu hospitalier ».

Mon intervention doit être centrée sur ce que Bernadette nous dit en matière d’accueil. Aux Etats-Unis, les relations sont particulièrement formatées, et cela dès la petite enfance. Ainsi la relation d’accueil entre elle-même dans un cadre protocolaire, formel, réglementaire. Mais cela peut s’avérer être au service de l’accueil. Qui a fréquenté des moines ou des moniales peut comprendre. Toutefois l’accueil vécu par Bernadette est lui-même mis en relief par la lumière de l’Evangile, les paroles et les gestes de Jésus et, pour moi, par tout ce dont ce suis témoin, en scrutant l’histoire de Lourdes et en la vivant au quotidien, depuis maintenant quatorze ans.