samedi 4 décembre 2010

Un endroit particulier


Se rendre à la Grotte par « les lacets » a du sens. Non pas que Bernadette nous y aurait directement devancés. En effet, cet accès n’existait pas. Mais tout simplement parce que les lacets permettent de rejoindre la Grotte, à l’Ouest de la cavité, là même où la jeune enfant est arrivée, du moins lors de 16 des 18 apparitions. Quant au point de départ des lacets, s’il est un peu plus à l’Ouest que le raidillon qu’empruntait la jeune fille, il n’en demeure pas moins au bord de la voie que Bernadette a connu, le chemin de la Forêt, maintenant avenue Monseigneur Théas.

La grande différence entre 1858 et aujourd’hui se situe donc entre le point de départ et l’endroit d’arrivée : Un raidillon, également appelé casse-cou, pour Bernadette ; des lacets goudronnés, pour nous. Pour le parcours de Bernadette, nous savons, qu’arrivée au bord du chemin, elle dévalait la pente à une telle vitesse que personne ne pouvait la suivre. Cela fait d’ailleurs dire à un prédicateur qu’elle était alors « dans l’état de l’amour ». Mais nous savons aussi, d’après son propre témoignage, qu’elle parcourait les derniers mètres en se laissant glisser sur sa robe : « J’arrivais les pieds en avant ».

A mes yeux, l’endroit le plus important de cet ultime tronçon conduisant le pèlerin à la Grotte, se situe bien au bord de la route, au début du raidillon, au commencement des lacets. C’est là que Bernadette passait de l’état du recueillement qui était le sien, à celui de l’amour dans lequel allait avoir lieu la rencontre. C’est pourquoi j’aime m’arrêter en cet endroit. Cet espace, entre le portail et la balustrade, est pour moi un véritable caisson de décompression. Là, avant de descendre à la Grotte, j’essaye d’abord de descendre dans mon cœur, me préparant ainsi, moi aussi, à la rencontre.

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