samedi 13 novembre 2010

Lourdes au monastère

Faire pèlerinage dans un monastère est une démarche pour le moins paradoxale. En effet, le plus important du monastère, c’est la communauté. Or les moniales, comme les moines, vivent séparés du monde comme le signifie très concrètement leur « clôture ». En dehors des offices, les contacts sont donc limités à des visites personnelles. C’est pourquoi les monastères ont développé à leurs portes une hôtellerie, permettant ainsi à quelques personnes de vivre quelques jours à l’ombre de la communauté, tout en rencontrant tel ou tel membre pour un suivi spirituel.

Fondé en 1996 par Mother Angelica, le Monastère Notre-Dame des Anges situé à Hanceville dans l’Alabama compte aujourd’hui 23 moniales. Mais il est, d’une certaine façon, une sorte d’exception qui confirme la règle. En effet, si les moniales y mènent la vie monastique classique (en y incluant leur charisme propre qu’est l’adoration eucharistique perpétuelle), la partie réservée aux hôtes est, de loin, la plus grande : C’est le sanctuaire du Très Saint Sacrement, qui est lui-même aux dimensions du continent américain.

Aux portes du monastère, le parking doit pouvoir accueillir 500 voitures. Devant l’église, l’immense place est au moins quatre fois plus grande que l’esplanade de la basilique du Rosaire à Lourdes. En périphérie immédiate du monastère, outre bien sûr l’habituel magasin d’articles religieux et de souvenirs, plusieurs lieux ont été conçus et réalisés autant pour la catéchèse que pour la prière : Une chapelle, autour de la crèche ; un bâtiment, autour de l’Eucharistie ; un parcours, autour du Rosaire… En 2008 a été ajouté une réplique (grandeur nature) de la Grotte de Lourdes.

Les 19 pèlerins que nous sommes – adultes et jeunes – alternent donc temps de prière, de catéchèse, de partage. Mais, en raison des liens de la communauté monastique et de « North American Lourdes Volunteers », nous bénéficions d’une heure de parloir. Tout commence d’abord par un bref témoignage donné par plusieurs jeunes de leur expérience à Lourdes. Puis vient le moment du "Pèlerinage virtuel". En s’appuyant sur des photographies projetées sur le mur, Marlene Watkins présente Lourdes de manière catéchétique, mêlant l’histoire et la démarche proposée aujourd’hui, sans cesse éclairée par l’Evangile, l’enseignement de l’Eglise, l’expérience de Bernadette, celle de la vie chrétienne. Le récit est interrompu le temps d’un Ave Maria, ou celui de faire passer de l’un à l’autre un fragment du rocher de Massabielle, puis une petite fiole contenant de l’eau de Lourdes. Je parle ensuite de sainte Bernadette, plus particulièrement de sa vie religieuse. La rencontre se termine par la bénédiction et… une courte séance de photo.

En quittant la communauté, le monastère et le sanctuaire, notre journée continue sur le même rythme, le même format, le même tempo, puisque la prière et la charité fraternelle ont pleinement leur place dans ce que nous faisons. « Qu’il est bon de vivre en frères et sœurs tous ensemble », s’écrie le psalmiste.


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