Chaque fois qu’à Lourdes je suis arrivé devant la
Grotte, le même frisson m’a saisi, un désir de me prostrer sur le sol, de
m’anéantir. Comment un lieu ne serait-il pas terrible, lorsqu’on sait que la
Toute-Puissance le visite ? Ce roc nu, la grille noire, le buisson de feu
grésillant sous la voûte enfumée, le voisinage du torrent glacial, c’est
tellement austère que le vieil homme se sent arraché de lui-même, peut se
croire détruit à jamais. Ensuite, on est comblé d’une paix merveilleuse. Nulle
part, il me semble, on ne saurait prier comme là, surtout si on y vient un jour
d’automne ou au début du printemps, hors des grands passages de pèlerins. (Émile
BAUMANN)
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