lundi 17 octobre 2016

Ce que j'ai ressenti à Lourdes (5)


Chaque fois qu’à Lourdes je suis arrivé devant la Grotte, le même frisson m’a saisi, un désir de me prostrer sur le sol, de m’anéantir. Comment un lieu ne serait-il pas terrible, lorsqu’on sait que la Toute-Puissance le visite ? Ce roc nu, la grille noire, le buisson de feu grésillant sous la voûte enfumée, le voisinage du torrent glacial, c’est tellement austère que le vieil homme se sent arraché de lui-même, peut se croire détruit à jamais. Ensuite, on est comblé d’une paix merveilleuse. Nulle part, il me semble, on ne saurait prier comme là, surtout si on y vient un jour d’automne ou au début du printemps, hors des grands passages de pèlerins. (Émile BAUMANN)

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