« C’était la troisième
fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses
disciples » écrit saint Jean en conclusion de la seconde pêche
miraculeuse. Dans ce récit, que souligne le chiffre trois, comment ne pas être
frappé par cette rencontre entre le naturel et le surnaturel, le matériel et le
spirituel, l’ordinaire et l’extraordinaire. C’est la vie quotidienne des
Apôtres qui se trouve subitement transfigurée d’une lumière insoupçonnée un instant
auparavant. C’est la vie de tout un chacun, contraint à se nourrir, qui est décodée, car cette dépendance apparaît à la fois comme infiniment plus grande et
en même temps abolie. Il y a cela dans l’expérience de Bernadette, lorsqu’elle
rencontre la « Dame » pour la troisième fois, donc le 18 février
1858. Pour la première fois, la « Dame » parle, invite Bernadette à
venir pendant quinze jours, s’engage à la rendre heureuse. La vie de
Bernadette, comme celle des Apôtres, ne change pas. Mais ce qui les fait vivre
les uns et les autres, est nouveau, radicalement nouveau. Quiconque a fait
l’expérience d’être aimé et d’aimer peut comprendre, même si l’expérience
humaine de l’amour n’est pas au même niveau que l’amour du Ressuscité, l’amour
venu du monde de la Résurrection. Le chiffre trois est bien le chiffre de Dieu,
de Dieu qui est Amour.
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